Découverte d’UTHANDO dans les townships de Cape Town

31 janvier 2022

Lorsque je vivais au Cap en Afrique du Sud, dans le cadre de mon travail, j’ai eue l’occasion d’aller à la rencontre d’habitants du township de Khayelitsha  au travers d’une visite pas comme les autres. Cette visite s’est déroulée grâce à l’association Uthando. Je vous raconte tout dans cet article !

 

Découvrir UTHANDO au coeur des townships de Cape Town

Bienvenue à Khayelitsha 

Khayelitsha (signifiant « nouvelle maison » en xhosa), situé à 30 km à l’est de la ville du Cap. Il s’agit du 2ème plus grand township d’Afrique du Sud après Soweto.

Khayelitsha compte environ 1 million d’habitants…mais il est difficile de recenser un nombre exact dans ce township. Ce que l’on remarque de suite quand on arrive à Khayelitsha, c’est l’importante étendue de ce township avec ces centaines, voire ces milliers de « shaks » et lotissements si précaires alignés avec pour la plupart d’entre eux aucun accès à l’électricité.

À peine arrivée à Khayelitsha, je remarque alors un vrai dynamisme qu’il y a dans chaque ruelle avec tous ces enfants que l’on croise, ces quelques stands de « braai » (qui signifie barbecue ici) en pleine rue, ces nombreux points de « car wash », ces salons de coiffures, ces stands de fruits et légumes etc. Bref, il y a de la vie, du mouvement mais aussi beaucoup de précarité et donc un énorme décalage par rapport à la ville même du Cap. Le décalage est tel qu’il peut choquer, déranger, révolter et mettre à l’aise.

J’ai toujours pensé que c’était important de connaitre l’histoire de l’Afrique du Sud avec cette triste époque de l’Apartheid et de ne pas oublier que de nombreux êtres humains vivent dans une si grande précarité à seulement quelques kilomètres de ces si belles maisons et demeures et donc toute cette richesse de la ville du Cap. Durant l’Apartheid, ces personnes ont du vivre dans ce quartier à cause de leurs couleurs de peau. Tous les personnes noires, métisses et asiatiques devaient alors vivre dans ces nouveaux quartiers loin de la ville et donc loin de la population blanche. Malgré plus de 20 ans qui sont passés, ces quartiers restent exclusivement des quartiers habités par la population noire et métisse.

Dès que je suis arrivée en Afrique du Sud, j’ai voulu retourner dans un township comme j’avais pu le faire en Namibie en donnant chaque dimanche à manger aux enfants dans le township de Katutura. Mais, ne connaissant personne encore ici, je me demandais comment m’y prendre, qui contacter, où aller pour voir ce qui se passe là bas, comprendre tout simplement et voir si je pouvais apporter mon aide ou mon soutien dans quoi que ce soit auprès des gens qui en auraient besoin. Mais, j’ai remarqué que c’était compliqué, que je ne connaissais personne pouvant m’y emmener…et malgré de nombreux organismes qui proposent des visites de townships, je ne voulais pas me sentir encore plus touriste (que je ne le suis encore) et enrichir encore plus un tourisme de « voyeurisme ».

C’est un jour, dans le cadre de mon travail, que j’ai rencontré virtuellement, James, un Sud-Africain qui a crée son association en 2008, appelée Uthando (signifiant « Amour » en Xhosa).

Uthando, c’est quoi ?

Uthando est une ONG de tourisme solidaire qui supporte financièrement plus de 45 projets. Elle propose une « expérience humaine » à travers la découverte de ces projets culturels, sportifs et sociaux au coeur des townships de Cape Town et de rencontrer les personnes qui les font vivre. Il ne s’agit pas de tomber dans le voyeurisme mais d’organiser une visite par jour avec au maximum 9 personnes, menée par un Sud-Africain prénommé Xolani Maseko. Le tarif comprend ainsi une donation pour chacun des projets que vous découvrirez durant la matinée

Ce matin-là, aux côtés de notre guide, prénommé Xolani, j’ai découvert 4 projets.

Les 4 projets que j’ai découvert

Il était une fois “Ikhaya Khulture”

Une rencontre avec un passionné du jardinage, nommé Xolisa, lui aussi habitant de Khayelitsha. Sa devise est « The Nature is the root of Everything »Son souhait premier est de montrer aux enfants comment planter, traiter la terre tout en s’amusant, leur apprendre les différents légumes, les arbres et les sensibiliser à bien manger. Son jardin organique est situé à proximité d’une école où il a réussi pour le moment à motiver une vingtaine d’écoliers et élèves à venir dans son jardin pour prendre soin de la terre, planter de nouvelles fleurs, de nouveaux légumes tout en s’amusant, en développant sa curiosité et sa confiance en soi. Xolisa est jeune, passionné et d’une sensibilité qui ne laisse pas indifférent pour commencer cette matinée de découverte. Son association s’appelle Ikhaya Khulture et je lui souhaite que son jardin soit encore plus fleuri qu’il ne l’est aujourd’hui avec pleins de choux-fleurs, de carottes et d’épinards !

Ikhaya Khulture

Il était une fois “Gumboots & Tsonga Dance”

Le “Gumboot” est une danse qui est née durant l’Apartheid en Afrique du Sud par des mineurs Africains. Gumboot signifie en anglais « bottes en caoutchouc » donc vous aurez deviné qu’il s’agit d’une chorégraphie sur un rythme de percussions et de chants avec donc des bottes ! Nous arrivons dans un petit lotissement avec des enfants alignés prêts à nous montrer leur chorégraphie et avec aux pieds leurs belles bottes ! Je vous laisse découvrir ci-dessous la vidéo des enfants que j’ai rencontré ce matin là. Montez le son, ça vaut le coup de voir leur dynamisme, leur sérieux et la précision dans leur gestes. Grâce aux donations d’Uthando, les enfants ont pu recevoir il y a peu de nouvelles bottes, des casques pour leurs « show », et aussi découvrir la région du Cap avec des visites touristiques comme la Montagne de la Table ou encore la Péninsule.  Allez, assez parler…regardez !

Gumboot Tsonga Dance

Il était une fois “Ekhaya Ekhasi”

Ekhaya Ekhasi signifie « La Maison dans le Bois ». Accueillis par des jeunes enfants qui nous demandent de faire « un high five », nous voilà ensuite face à un groupe de jeunes danseuses et une troupe de chorale et de jeunes percussionnistes, prêts à montrer leurs talents artistiques. Voici en live leur prestation où l’émotion était présente.

La directrice de ce programme, prénommée Lulama, est une femme qui propose d’autres activités aux locaux comme la sensibilisation à la lecture, cours de pâtisserie, de fitness et de yoga, de théâtre, et activités manuelles etc. Bravo Lulama !

Il était une fois “Brothers for All”

La matinée s’achève à Langa (qui est l’un des plus vieux Townships d’Afrique du Sud) par la découverte de l’association « Brothers for All » fondée par Mzi Duda, un ancien prisonnier qui a passé plus de 12 ans en prison et qui aujourd’hui souhaite avant tout sensibiliser les jeunes à ne pas devenir délinquant (comme il a pu l’être) mais à apprendre et développer des compétences liées à l’informatique et à l’entreprenariat. Des ordinateurs sont alors mis à leur disposition pour pouvoir avoir accès à internet et apprendre l’informatique. Mzi Duda souhaite également développer ses propres créations qui consistent à fabriquer des bijoux. Ce sont des bijoux avec des « boules » qui sont faites grâce à des boites …..en carton de céréales. Ainsi, il sensibilise aussi les jeunes au non gaspillage tout en recyclant ces boites et en créant des colliers originaux et uniques.

Uthando Brothers for All

Si demain vous venez au Cap et que vous souhaitez vous aussi découvrir l’association Uthando, contactez James qui se fera un plaisir de vous répondre pour vous proposer quels seraient les projets à découvrir selon le jour que vous planifierez ! N’oubliez pas, il y en a plus de 45 projets qu’Uthando soutient…

Si vous aussi, vous souhaitez soutenir un projet particulier, je vous invite à découvrir le site d’Uthando et de cliquer sur LOVE

poupee uthando

Et si vous connaissez d’autres associations, organismes qui ont pu but de soutenir les communautés locales en Afrique du Sud, n’hésitez pas non plus à partager !

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