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J’ai longtemps hésité à écrire cet article sur mon expérience que j’ai vécu en février 2008. C’était il y a plus de 10 ans.
SOMMAIRE DE L'ARTICLE :
Mon expérience éco-volontaire avec les chimpanzés et HELP Congo
Il y a 10 ans, je m’étais décidée à faire un petit boulot juste après mes études, d’économiser comme je pouvais, pour réaliser l’un de mes rêves de petite fille : celui de rencontrer des chimpanzés dans leur milieu naturel.
J’ai toujours été passionnée par les primates et tout ça après une “simple” rencontre avec un orang-outan dans les rues de Singapour lorsque j’avais 5 ans Ce grand singe m’avait marqué et les années ont passé et j’ai toujours été intéressée par les documentaires sur les grands singes, en particulier les chimpanzés. J’ai fait aussi plusieurs exposés sur ces animaux en classe de primaire et j’avais toujours souhaité devenir un jour soigneuse de singes. Mais ça, c’était avant.
Avec mes économies en poche et des recherches pour être volontaire pendant quelques semaines en Afrique, j’ai trouvé l’ONG H.E.L.P Congo située à Pointe-Noire.
Kézako HELP Congo ?
HELP Congo est une association congolaise fondée par la Française Aliette Jamart avec un but précis : celui de lutter pour la sauvegarde des chimpanzés dans leur milieu naturel (contre le braconnage pour la vente de viande et pour la vente d’animaux vivants comme animaux de compagnie) et agir pour la protection de la forêt tropicale. Grace à HELP Congo, de nombreux chimpanzés ont pu retrouver leur liberté.
“Au rythme actuel de la déforestation, 90% de l’habitat des grands singes aura disparu en Afrique d’ici 2030. Au-delà, ce sont toutes les populations humaines qui sont menacées. “
C’est pourquoi l’Association vit toujours grâce aux volontaires et aux dons qu’elle reçoit.
Les bénévoles (qui viennent majoritairement de France) signent généralement des contrats de 3 mois. Les bénévoles/volontaires participent à la préparation de la nourriture, à l’observation et au nourrissage des chimpanzés du sanctuaire, à la surveillance de leur état de santé et à la rédaction de rapports de situation, sans oublier l’entretien du camp. Pour plus d’informations sur des séjours éco-solidaires (moins de 3 mois), c’est par ici ou par ici pour les + de 3 mois.
HELP Congo continue également à poursuivre des missions de sensibilisation dans les écoles à Pointe-Noire.
“Agir pour la protection des primates, leur habitat et tout ce qui en assure l’équilibre”
Sinon, l’agence SAÏGA propose des séjours de 18 jours, voir de 3 et 4 semaines pour les voyageurs en recherche de ce genre d’expériences, d”actions” et d’aventures. SAÏGA propose aussi bien d’autres voyages “éco-volontaires” en Afrique et ailleurs pour se mobiliser pour une ONG et ainsi vivre une immersion dans des projets de conservation et/ou réhabilitation.
Mon premier voyage au Congo avec Help Congo
Il y a donc 10 ans, j’ai acheté mon billet chez Air France, direction Pointe-Noire et je m’étais engagée pour rester 5 semaines en tant que volontaire parmi les chimpanzés au sein du sanctuaire situé au nord de Pointe-Noire. Je me suis préparée dans cette expérience en achetant quelques affaires qui étaient primordiales durant ce voyage : bottes en caoutchouc, combinaison de plongée (pour se baigner dans les mangroves tous les jours afin de nourrir les chimpanzés) et tenues légères pour la journée (en lin et de couleur beige et kaki).
Je suis donc partie seule, j’étais d’ailleurs (presque) la seule fille pendant toutes ces semaines. Moi, Marlène vraie citadine de base à cette époque, j’ai vécu ces semaines en pleine jungle comme un vrai bouleversement, je dirai même un vrai choc. Mais, le temps m’a permis de me familiariser avec une nature que je n’avais pas l’habitude de côtoyer, de me retrouver avec moi-même et mon carnet de voyage que je vais partager avec vous, et bien entendu les chimpanzés que j’ai rencontré, que j’ai nourri, touché, observé. Une vraie expérience de vie qui restera gravée à jamais dans ma mémoire.
Je vous raconte tout dans cet article avec des extraits de mon petit carnet noir que je garde précieusement. Depuis 2008, certaines choses ont changé en particulier avec des naissances et parfois des décès de chimpanzés.
Je souhaitais partager avec vous mes émotions dans cet article, mon vécu aux côtés de ces grands singes que j’admire tant.
Mon carnet de voyage avec les chimpanzés
Jour 1, le 2 février 2008
“Plus de 4h30 de route sur des chemins et routes cabossées, avec un singe dans le 4×4, moi collée à Florence, fatiguée de mon voyage en avion et contente à la fois, en direction du sanctuaire.
J’arrive à 19h30 et il fait nuit noire, je ne vois rien…mais alors rien du tout. J’ai ma lampe frontale qui je le sais, sera mon compagnon durant toute la durée de mon séjour. J’entends des bruits que je n’ai pas l’habitude d’avoir dans mes oreilles : des grenouilles qui croassent, des cris de singe au loin. Je suis bel et bien en pleine jungle et j’attends demain matin avec impatience pour découvrir en plein jour l’environnement où je vais rester pendant près de 5 semaines”
Jour 2, le 3 février 2008
“Le premier nourrissage de la journée a lieu tous les jours vers 8h, 8h30. Je pars seule avec Soussi, un Congolais qui travaille au campement et qui m’amène en bateau vers l’île de Pépère (c’est le nom d’un chimpanzé) où vivent aussi Banane, Gina et Moana.
J’avais envie d’être à place de Soussi pour les nourrir mais je dois être encore patiente car je suis en quarantaine pendant encore une semaine. Après cette semaine de quarantaine obligatoire, je pourrai commencer le nourrissage. Après ce premier nourrissage, on repart avec le bateau en direction du Triangle pour traverser des paysages incroyables en pleine foret primaire…Des paysages si verts. Une grosse chaleur avec mes premiers coups de soleils sur la nuque et mes bras.”
Jour 4, le 5 février 2008
“L’une des personnes en charge du sanctuaire me propose aujourd’hui de nous rendre à l’embouchure pour voir la plage et pêcher un peu pour notre repas du midi.
Plus d’une demi-heure en bateau et nous arrivons. Beaucoup de vagues, on croise des pêcheurs en pirogue. On se pose pour longer la côte sableuse avec une multitude de petits crabes et aussi de nombreux déchets. Ça fait peur ! Nous retournons à bord du bateau et commençons à pêcher. Au total c’est 4 poissons que nous pêchons !”
Jour 5, le 6 février 2008
“C’était un beau nourrissage ce matin. J’en ai profité pour prendre quelques photos des chimpanzés avec mon appareil jetable. J’ai alors photographié Derek, le grand singe qui vit actuellement seul sur son île, et aussi Pépère, Moana et Gila sur une autre île. De retour au sanctuaire, on se prépare pour aller au village à côté du sanctuaire. Nous avons tout de même besoin de prendre un bateau pour nous y rendre. Nous arrivons et rencontrons “la mama” qui nous a préparé un bon repas à base de poissons et de riz.
La journée continue avec par la suite une demi-heure de bateau pour arriver au Bivouac où se trouvent 4 petits chimpanzés. Mais je suis encore en quarantaine, donc je ne peux pas bien m’approcher d’eux. Ibbo vient nous chercher en pirogue car le bateau ne peut plus passer à cause du peu d’eau et des mangroves environnantes…et j’ai d’ailleurs pu constater que je n’avais pas un si bon équilibre que ça. J’arrive sur le camp et je rencontre un auxiliaire congolais qui porte dans son dos un petit chimpanzé, prénommé Mila (qui avait reçu une balle dans la tête).
Après cette petite rencontre, nous partons en route pour la forêt. Environ 2h30 de marche dans une forêt à guetter, écouter, faire attention où l’on marche à cause des lianes, des insectes (fourmis carnivores, mille pattes etc). Pendant cette promenade, j’ai beaucoup transpiré et j’ai un peu souffert physiquement car il a fallu pas mal marcher, monter sur des branches, des troncs d’arbres. Une marche bien physique et surprenante car j’ai pu entendre vocaliser des mangabeys (petit singe) et j’ai pu voir que des singes plus gros étaient bels et bien passés par là”.
Jour 8, le 9 février 2008
“Levée à 7h du matin, je n’ai qu’une hâte, celle de commencer mon premier nourrissage. Je pars avec Saboga pour aller sur l’île de Derek. On arrive sur l’île, je l’entends vocaliser un peu et je le vois sauter de mangroves en mangroves. Il reconnait le bateau, voit les fruits qu’on va lui donner. Je porte déjà ma combinaison de plongée épaisse, je me mets dans l’eau et prends le cageot que j’avais rempli de fruits ce matin. Je grimpe dans la mangrove pour voir de plus près Derek et m’asseoir à côté de lui et de Saboga qui m’accompagne, me montre comment on procède. Le nourrissage n’a pas duré longtemps (peut-être parce qu’il ne me connaissait pas?) mais cela m’a permit toutefois de l’admirer, de le toucher, le caresser et être quand même pas mal impressionnée et émue face à un chimpanzé (que je ne voyais que sur des documentaires avant). Puis, direction vers l’île de Pépère. Il a été convenu que je nourrisse que le grand chimpanzé Banane avec Saboga et qu’une autre personne de l’association s’occupe des 3 autres chimpanzés. La rencontre avec Banane a été vraiment touchante. Avant que je lui donne à manger, il m’arrêtait pas de toucher ma combinaison en essayant de retirer le dessin imprimé dessus, me touchait les mains et surtout les ongles et enfin le visage puis mes cheveux. Impressionnant aux premiers abords et je n’avais pas envie que ce nourrissage se termine”
Jour 9, le 10 février 2008
“Un nourrissage ce matin sur l’île de Derek. Rien à signaler mis à part que Derek m’a enfin “groomé” (cela veut dire qu’il s’est approché de moi et m’a touché le visage). Ce moment restera bien gravé !”
Jour 12, le 13 février 2008
“En route pour le nourrissage du matin avec Banane, le grand singe qui est en fait myope. C’est donc pour cela qu’il me regarde à chaque fois de très près et lorsque je lui donne à manger.
J’ai aussi donné à manger au petit chimpanzé Moana. Qu’est ce que je l’aime bien ce petit avec ses grandes oreilles que j’adore toucher. J’aime beaucoup lui donner de la pastèque car c’est seulement le jus qu’il aime donc j’essaie de presser pour en faire sortir du jus.
Puis au tour de l’île de Yombé avec les 8 chimpanzés qui y cohabitent. On attend bien souvent pas mal de temps pour que ces 8 chimpanzés viennent à l’endroit habituel. C’est vraiment impressionnant de les voir tous ensemble et de s’approcher d’eux avec beaucoup de précaution pour ne pas en “froisser” un et les nourrir”.
Jour 13, le 14 février 2008
“Cela fait maintenant près de 15 jours que je suis partie. Le temps s’arrête ici. Mes proches me manquent et j’ai un peu le blues ce matin. Ma motivation première est de pouvoir voir au quotidien les chimpanzés lors du nourrissage les matins et les après-midis. Quand je fais le point sur ces derniers jours passés, je réalise que j’ai tout de même appris pleins de choses : j’ai appris à conduire un bateau, à faire du pain et à cuisiner à base de fonio (aliment incontournable en Afrique qu’on donne dans des sortes de gros bocaux aux chimpanzés lors des nourrissages), à pêcher et bien entendu à nourrir les chimpanzés et à comprendre de plus en plus leurs comportements”
Jour 14, le 15 février 2008
“Ce matin, debout encore à 7h du matin. La matinée sera dédiée encore une fois au nourrissage sur l’île de Derek. Puis vers 11h, je suis partie au Bivouac en bateau (avec le 30 CV). Le trajet était magnifique avec un temps clair (le ciel était bleu) et la lagune était rien que pour nous. Un calme plat et si serein. Lorsqu’on arrive au Bivouac, pour y accéder, il faut monter sur une pirogue en bois et il faut donc avoir le plus d’équilibre possible (chose pas si évidente). Lorsque je pose mon pied enfin sur terre, je vois au loin les 6 chimpanzés aux côtés de 3 membres du personnel de l’association. Nous sommes allés les voir car quelques chimpanzés sont malades et avaient besoin de médicaments. La rencontre avec ces quelques petits chimpanzés a été au départ vraiment impressionnante. Je dois même dire que j’ai eu une sorte d’appréhension car Clandestine, l’un des chimpanzés, est de suite arrivée sur moi, m’a prise la main et ensuite a débarqué Dolly …et voir donc de si près ces chimpanzés que je rêvais tant d’approcher quand j’étais petite, m’amène à ressentir pleins d’émotions sur le moment. Ce moment au bivouac m’a fait un bien fou”.
Jour 16, le 17 février 2008
“Ce matin, on me propose d’aller faire le ravitaillement au Triangle (qui est le site de relâché des chimpanzés réintroduits situé à moins d’une heure en bateau).
En route, le mauvais temps est de la partie : orage, pluie et vent. Nous étions bien trempés. C’est aussi ça l’aventure en pleine jungle. Le temps change vite et il faut s’y préparer”.
Jour 20, le 21 février 2008
“Journée plus ou moins semblable aux précédentes journées…sauf qu’après le nourrissage du matin, j’ai pu retourner au Bivouac pour voir si les bébés chimpanzés allaient mieux. Sur les 6, j’ai pu en voir 3 qui toussaient déjà moins que la dernière fois. J’ai envie de rester à leurs côtés mais je dois retourner au Campement et préparer à manger à tout le monde ; ce soir c’est mon tour : ce sera lentilles et saucisses et des bonnes mangues grâce aux plantations de manguiers qui se tiennent à côté du campement”.
Jour 23, le 24 février 2008
“Ce matin, j’ai vécu un moment mémorable avec Derek : il a été complice avec moi. Comme il faisait particulièrement chaud, il m’a en fait rejoint dans l’eau (car quand on s’occupe du nourrissage, nous sommes dans l’eau, en combinaison avec notre cageot de fruits). Il a pris ma main et m’a fait comme un “signe” pour que je lui rapproche le cageot que j’avais sur une des mangroves. Puis, en route pour un autre nourrissage, celui sur l’île de Yombé avec les 8 chimpanzés. Le nourrissage sur cette île reste toujours un moment particulier pour moi surtout que le chimpanzé dominant est vraiment impressionnant à regarder. Il y a quelques jours de cela, nous ne lui avons pas donné son fruit en premier et il n’a pas du tout apprécié et a vocalisé comme jamais pour nous montrer son mécontentement”.
Jour 25, le 26 février 2008
“Ce matin, on m’a montré de plus près les plantations qui se trouvent derrières les bungalows où nous dormons. Acacias, palmiers, eucalyptus, manguiers, bananiers, etc. La plantation est dur par ici car pendant la saison sèche, il arrive que certaines terres de plantations brûlent et il faut alors tout replanter et patienter jusqu’à ce que des fruits reviennent. On en a profité pour se balader plus dans les hauteurs où la vue était tout simplement magnifique : une vue sur la lagune avec au loin les îles où vivent ces chimpanzés que l’association a réintroduit et toute cette forêt environnante”.
Jour 26, le 27 février 2008
“Quelle journée incroyable ! Ce matin, c’était direction vers l’île de Derek en bateau (comme d’habitude). Il a entendu notre bateau arrivé et on l’a vu sauter de mangroves en mangroves jusqu’à ce que le bateau s’arrête. On arrête le bateau, je me préparer à me mettre dans l’eau (toujours aussi boueuse, heureusement que j’ai des chaussons épais). Et là, Derek, me prend la main et m’amène sur son île. Malgré que ce singe soit peureux, ce matin là, c’était surprenant, on aurait cru qu’il souhaitait que je découvre un peu plus son environnement. Main dans la main, je marche avec Derek au côté de Taz (qui était un des membres du personnel de l’association lorsque j’y étais) et Derek me montre où son nid se trouve. C’est son “lit” qu’il a installé en haut d’un gros arbre (au moins à 30 mètres de hauteur). Après ce petit moment, on se “repositionne” et on lui donne à manger : moi dans l’eau et lui assis sur sa mangrove à déguster banane, concombre, fruits de la passion et son fonio”
Jour 27, le 28 février 2008
“Hier soir avant d’aller me coucher dans mon bungalow, on apprend qu’Aliette Jamart va envoyer une voiture très prochainement pour récupérer le bébé chimpanzé, Youbi, qui se plaint d’avoir une douleur au bras (et qui s’avère être aujourd’hui une facture) pour lui faire une radio sur Pointe Noire. Donc ce matin, nous partons en direction du Bivouac pour aller la récupérer et l’emmener au campement”.
Jour 29, le 2 mars 2008
“Youbi est de retour au campement et est vraiment très câline depuis son retour de Point Noire. Elle a un plâtre au niveau du bras et je dois aujourd’hui m’occuper d’elle. On me montre une forêt non loin du campement où je passerai une bonne partie de ma journée pour être avec elle.
Elle m’a fait beaucoup de câlins, on a joué, puis Taz nous a rejoint et a commencé à grimper dans les arbres pour lui montrer. Youbi a été très impressionnée par ce que Taz faisait … puis il nous a emmené vers un bosquet un peu plus loin. J’ai porté Youbi durant tout le chemin et elle est tout de même un peu lourde. On a cueilli tous ensemble des fruits et le peu de fois où je m’éloignais un peu de Youbi, elle s’agrippait ensuite à moi de peur que je la laisse seule.
Je n’aurai pas voulu mieux comme dernier moment. Car je pars très bientôt d’ici pour rejoindre Pointe Noire et retourner en France…
Au moment où j’écris ces lignes, Youbi est sur moi, endormie et je commence à avoir des fourmis au pied”
Jour 30, le 3 mars 2008
“C’est mon dernier jour à Conkouati. Je prépare pour la dernière fois les cageots pour les nourrissages du jour, je finis de préparer ma valise, je prends ma dernière douche parmi les lézards et autres insectes (qui au fil du temps sont devenus mes compagnons) et je vois au loin Youbi arrivés dans les bras de l’un des membres du personnel sans son plâtre. Elle a réussi à le retirer ! Je passe mes derniers instants en essayant de jouer avec elle tout en faisant attention à son petit bras rosé et sans poils !
Puis, il est l’heure de prendre le 4×4 et de partir en direction du bac pour ne pas le louper. Les au revoir sont durs car je ne sais pas si je retournerai un jour au campement et si je reverrai toutes les personnes que j’ai pu rencontrer ces dernières semaines sans oublier tous ces beaux chimpanzés qui ont fait parti de mon quotidien et de mon envie de me lever chaque matin. Mais c’est ainsi. Le 4×4 roule très vite, je m’accroche comme je peux. Les paysages qu’on voit sur la route sont très beaux, nous croisons plusieurs villageois, des gros éclairs dans le ciel. Après 4h30 de route, j’arrive sur Pointe Noire et je dormirai ce soir chez Philippe qui connait bien Help Congo et qui a une maison en ville”
Jour 31, le 4 mars 2008
“Il fait jour, et la première chose que je fais c’est de me regarder dans un miroir. Pendant plusieurs semaines, je n’avais pas vu mon visage sur un miroir. Ça fait tout drôle. Mes cheveux (que j’avais coupé très court pour aller au Congo) ont poussé, j’ai bronzé et on dirait même que j’ai maigri.
Puis, avant d’aller me rendre à l’aéroport, je me décide d’aller me promener dans l’un des marchés de Pointe-Noire, “le Grand Marché” mais qui était fermé ce jour là pour cause de “grand nettoyage”. Le quartier était cependant vivant avec ses quelques magasins et échoppes de tissus africains. J’aurai bien voulu en ramener mais je n’avais plus assez de sous sur moi.
Je remarque que le centre-ville est vraiment vivant voire même bruyant : klaxons sans cesse, de la vie tout simplement. Tout ce bruit me surprend, surtout après ces dernières semaines en pleine nature”
Voilà, ce sont les derniers mots que j’avais écrit sur mon carnet de voyage, en mars 2008. Par la suite, je suis rentrée en France, à Paris où j’ai trouvé mon premier travail et j’ai continué ma vie en me rappelant ces sacrés moments de vie que j’ai vécus aux côtés des chimpanzés. Après deux ans sur Paris, l’Afrique me manquait alors j’ai décidé d’y retourner mais cette fois-ci pas au Congo, mais en Namibie pour une nouvelle aventure professionnelle et personnelle.
Retourner au Congo ? J’aimerai bien mais pas toute seule cette fois. Alors, en attendant, je me plonge dans des souvenirs à travers des lectures comme mon dernier coup de coeur : la bande dessinée sur le Congo : “Le Oki d’Odzala” par l’auteur A. Dan suite à une mission qu’il a lui-même effectué pour observer les population de gorilles.
Il en a tiré une histoire aussi bien écologiste qu’humaniste car les horreurs commises par l’Homme aussi bien sur les animaux que sur ses propres congénères l’a marqué. Le double but de cet album est donc de montrer la beauté des forêts congolaises et d’alerter sur les comportements qui risquent de la détruire, via un récit – romancé certes – mais empreint de réalisme.
J’ai adoré et ne peux que vous le recommander. A commander par ICI, paru aux Editions Grand Angle.
Un jour, je souhaiterai retourner au Congo en famille car c’est tellement intense, émotionnellement fort, que je souhaiterai le vivre à nouveau mais avec ma fille et mon conjoint ou d’autres personnes que je connais passionnées par la nature, la protection des animaux et les primates.
Depuis ce voyage, j’ai vécu un autre grand rêve d’enfant : celui d’être parti en Ouganda afin d’aller à la rencontre des gorilles et de revoir aussi des chimpanzés. Je vous raconte ce superbe voyage par ICI.
Et vous, avez-vous déjà été volontaire pour une association dans la protection d’animaux ?
Racontez-moi votre expérience en commentant !
NB: La propriété des photos appartient à HELP Congo. Le reste des photos de moins bonne qualité appartiennent à la Girafe qui Vole grace aux anciens appareils photos jetable Kodak 🙂
Bonjour,
Je suis tombé sur votre histoire, qui a répondu a beaucoup de mes questions, avec m’a soeur nous sommes a la recherche de ce genre d’expérience mais nous voulons trouver une association où nous pouvons parler en français, car nous avons beaucoup de lacune en anglais. Avez vous quelques tuyaux a nous communiquer ?
Cordialement Mélina
Bonjour je viens de tomber sur votre histoire .
Je suis allée à Conkouati en 1995
Et j’aurais aimé échanger avec vous .
Cordialement .
Bonjour Mélina,
Merci pour votre message. En effet, c’est une sacrée histoire et expérience que j’ai vécue…il y a de cela il y a plus de 10 ans.
Comme je l’ai écrit dans l’article, vous pouvez allez soit sur le site directement de l’association : HELP CONGO ou sinon aller jeter un coup d’oeil sur le site de l’agence SAIGA VOYAGE qui propose des voyages et des programmes de volontariat.
Je vous laisse regarder tout cela 🙂
A bientôt Mélina,